Seulement voilà, à peine eus-je le temps d'évoquer, non sans mal, le clip "Dis-moi", et le gros clin d'oeil au Beatles, qu'il m'interrompt et me fait clairement comprendre que l'heure est au nouvel opus. Nico teen love. Tiens donc?
Un journaliste doit être dans l'actu, nous on fait la promo de notre dernier album et vous me parlez de notre première chanson. Je suis désolé mais on va devoir mettre un terme à l'interview.
Consciente de mon ignorance, j'essaie tout de même de me rattrapper.
"Oui, bien sûr, mais ma question était portée sur la référence flagrante aux Beatles, et l'influence majeure des sixties dans votre musique. Un groupe, un artiste est reconnu dans son intégralité, et pour son univers. A vous entendre, c'est comme si vous avortiez votre premier album."
Et, bizarrement, ma répartie poursuit l'échange:
Nous, on est contre la catégorisation. C'est vrai, les Beatles sont une de nos influences, mais on est est un groupe de rock français. J'ai envie de citer Willy Deville: "Je n'aime pas les Beatles".
"Qu'est-ce-que ça vous évoque, c'est l'exception selon vous?"
Non, c'est juste qu'il n'y a pas que les Beatles, nous on veut une carrière plus longue que Téléphone.
On sent une connivence entre les membres du groupe, vous vous connaissez depuis lontemps, qui emmène le groupe? Agacé:
Ca fait 10 ans qu'on se connait. Avant on avait un groupe, les Hangover. Avec les BB brunes, c'est Adrien le "leader", puisqu'il est compositeur. Il écrit, il chante.
Je tente de tenir compte de sa requête et poursuit sur l'actualité des BB brunes.
Votre deuxième album, que je n'ai pas écouté (sourire), vous avez senti une progession, musicale, technique?
Oui c'est certain, on a nettement évolué. L'album évoque des thèmes proches de nous: l'amour, la haine aussi, l'amitié, les relations humaines en général.
Souvent on reproche aux artistes, engagés notamment, via leurs textes ou leurs apparitions médiatiques, de se tourner vers des statuts de porte-paroles, quelle position vous adoptez par rapport à ça?
Nous, on est pas là pour revendiquer des choses. On est là pour faire de la musique, du divertissement.
Vous avez quand même un regard sur la société, envers les jeunes, votre génération notamment?
Oui, mais sur la vie de tous les jours. Notre public se situe entre 20 et 30 ans. Mais ça reste notre avis. On constate ce qu'on voit.
Je reviens rapidement sur votre premier clip, simplement parce que c'est grâce à lui que vous avez pu connaître un certain succès. Quel est aujourd'hui votre regard sur vos débuts?
C'est marrant parce que ce clip, on ne l'aime pas. On l'a fait comme ça, entre potes, un peu en amateurs, et c'est juste hallucinant de voir comment il a pu marcher alors qu'on ne soupçonnait pas le moindre impact.
Comme quoi! Merci Karim...
