mercredi 10 mars 2010

MADRID OU LA VIDA LOCA

En plein hiver, avec des températures qui frisent les -2 degrés, des rafales de vent et autres déferlantes glaciales et enneigées, on a comme l’envie soudaine de s’expatrier dans un ailleurs où tout n’est que calme et volupté. Alors on se réfugie à Madrid l’espace de quelques jours, se languissant déjà d’un après midi caliente à siroter un mojito à la terrasse du bar à tapas du coin…

Mais comme un effet boule de neige persistant, on débarque en pleine saison des pluies, et force est d’admettre que Madrid sous la flotte n’a plus grand chose à voir avec la vida loca… Non, il règne plutôt un climat amer, où les couleurs pastels de la ville s’estompent petit à petit pour ne laisser entrevoir qu’une capitale emprunte d’occidentalisme, regorgeant de Starbucks, Mac’Do, et pléthore de boutiques pour fashionistas averties : «Je refuse. Je ne suis pas venue à Madrid pour me retrouver dans le 8e arrondissement de Paris, à faire du lèche vitrine devant Zara et Bershka sur Gran Via. Et puis, qui a dit que les espagnols, et qui plus est les Madrilènes étaient des fêtards ? Il n’y a pas un chat dans les rues ? ».

Et comme un phénomène de renversement, vous ouvrez grand les yeux, entrevoyez déjà les premières lueurs du soleil et les bourgeons fleurissant du jardin del Buen Retiro, tendez les oreilles et découvrez à votre plus grand contentement des us et coutumes tout à fait hors du commun.

La vie la nuit, c’est à commencer du jeudi, et ce jusqu’au dimanche dans un climat des plus décomplexés. Alors avis aux clubbers, ne débarquez pas à Madrid en début de semaine, vous risqueriez d’être déçus. C’est pour l’heure l’occasion de veiller jusqu’à l’aube, de déambuler dans le quartier underground de Malasana, où bars branchés et cerveza coulent à flot.


Bien sûr, Madrid c’est aussi et surtout la ciudad idéale pour se perdre littéralement dans une culture qui n’a pas son pareil. Se perdre entre la Plaza de Mayor et la Plaza de Espana, se perdre dans le tumulte des couloirs sans fin du métro tribunal entre deux joueurs de saxophone, se perdre dans une culture à foison, entre les musées del Prado et Reina Sofia et la fondation Thyssen Bornemisza. Car c’est ça Madrid, un mélange de tradition et de contemporain des plus grisants.


Après ça on se laisse facilement séduire par les trésors mode qu’offre la capitale, des friperies non loin de la calle del Espiritu Santo, au Mercado de Fuencarral sur la rue éponyme, en passant par le quartier huppé de Salamanca.


Pour une petite pause gourmande, loin des calamares gras et tapas insérés avec négligence dans du pain, on ne saurait que trop bien apprécier les saveurs typiques du marché San Miguel, où on peut déguster certainement les meilleurs produits locaux et fruits de saison (aceite, pimienta, naranja…), pendant que todo el mundo prend l’apéro.

On est désormais on ne peut plus à l’aise, on commande son café « solo » - les espagnols le boivent toujours avec du lait -, « para leguar », et on est fin prêt pour une nouvelle journée pleine de surprises !



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