mercredi 30 juin 2010

Raconte-moi les Nuits Naïve

Un petit post, l’air de rien, juste pour faire part de l’ambiance des Nuits Naïve qui se sont tenues hier soir, mardi 29 juin, à la Flèche d’Or .



Venue écouter Alice Lewis, je me suis rendue en vraie curieuse – n’est-ce pas le gros défaut de l’héroïne carrollienne ?-, dans ce quartier du 20e où il est bon de flâner.
Bref, après quelques bières, dûment avalées en un temps record, j’étais fin prête à écouter la nouvelle prêtresse du bricolage sonore. Un petit set d’à peine une heure – une soirée certainement chronométrée -, et une prestation minimaliste et intimiste. A tel point que la chanteuse s’est permise de tousser en rafale dans son micro, « désolée j’suis un peu malade », a-t-elle avoué après avoir craché dans son SM 58. Malgré ça, et un manque flagrant d’accompagnement, Alice Lewis a un univers à défendre, que je soutiens fermement convaincue.

Un manque d’accompagnement ? La française est toute seule sur scène, jonglant d’un instrument à l’autre, tous plus gadgetoïdes les uns que les autres (synthé vintage, omnichord, harmonium), à l’aide desquels elle distille quelques accords en guise d’harmonisation sur fond de bande son. Pas top me direz-vous. Toujours est-il que la Lewis est dotée d’une très jolie voix frôlant celle de Beth Gibbons (Portishead), pour sa limpidité, son effet cristallin, voire lyrique.
Il est certain qu’en écoutant l’album, certains s’écriront « c’est scandaleux, l’album est super bien produit, et sur scène c’est du flan », et moi je dirais, soyez patients. C’est prometteur !


C’est ensuite Disiz aka Peter Punk (si si ex Disiz la Peste), qui a rejoint le plateau de la Flèche d’Or. Et là, ce qui devait arriver est arrivé. Le mec a chauffé la salle jusqu’à rendre humides les murs de la Flèche. Etonnant virage musical pour Disiz, qui du rap est passé au rock electro, mais pour sûr la recette fonctionne. Deux guitares électriques possédées, un batteur endiablé, un DJ enflammé (Dave Daivery), et un Disiz… on ne peut plus vivant. La résurrection ? Presque.
Bilan de ces deux performances (je n’ai pas assisté à La Patère Rose et Anoraak) : simple, efficace et pas cher (8 euros avec conso). Vivement les nouvelles recrue du label !!

B: Désolée pour les photos, Iphone style!

jeudi 24 juin 2010

Alice Lewis, petite-fille de Carroll?



Et puisqu'on est en plein délire fantasmagorique, rien de mieux qu'une musique chamanique et enchanteresse, mi pop mi electro, irradiée par des instruments étonnants comme l'orgue italien, la harpe chinoise, l'harmonium ou encore l’ominchord. Versée par Alice Lewis, le EP Night's End est une symphonie popesque et polaire, un chant de baleine envoûtant servie par la nouvelle fiancée du label Naïve ... Petit aperçu sonore, avant le set d'Alice prévu le 29 juin prochain à la Flèche d'Or.

Dreamlands au Centre Pompidou, life in plastic it’s fantastic ?


Construire, déconstruire, inventer, réinventer, créer le monde, le monde dans lequel on vit. Le monde urbain, jusqu'à ne plus identifier le réel de l'imaginaire. L'art de l'architecture. L'utile du ludique. Voilà ce qui est présenté au travers de l'exposition bouillonnante au Centre Pompidou jusqu'au 9 août, Dreamlands - Des parcs d'attraction aux cités du futur.

Notre ville n’est-elle pas une nébuleuse en perpétuelle évolution? Ça pousse, ça grandit, ça se détruit, se détériore, s’abîme, et tout ça fait partie du décorum. Du décor ambiant, ou de l’ambiance décorative qui façonne notre imaginaire. Celui de tous les pays qui au cours de ces deux derniers siècles tend à devenir une véritable jungle urbaine, une foire dans laquelle jaillissent des édifices étonnants.

Une tour Eiffel s’érige tel un phallus géant en 1889 à Paris seulement le temps d’une Exposition Universelle, et voilà qu’elle sommeille toujours depuis plus d’un siècle et qu’elle est plagiée à Las Vegas, vendue en miniature dans les quatre coins du globe, au bord de la route ou dans des boutiques toutes plus kitsch les unes que les autres. Le symbole de la capitale se retrouve là où on s’y attend le moins. Et c’est tout un monde surréaliste qui se construit. Improbable et déroutant. La Tour Eiffel, mais pas que.



Le monde merveilleux du nouveau Dubaï, l'eldorado en mode Disney land. Utopie ? Monde en perdition noyé dans la technologie, le superficiel, et le spectacle au détriment de l’utilitaire?
Souvenez-vous, il n’y a pas si longtemps on inaugurait le 4 février dernier cette tour de plus de 800 m de haut, baptisée Burj Khalifa.
Peur de la castration ou pure attraction ? En tout cas toute cette agitation urbanistique fascine !

Cette exposition du Centre Pompidou rassemble trois cents œuvres, mêlant art moderne et contemporain - du Pavillon de Vénus conçu par Salvador Dalí pour la Foire internationale de New York de 1939, au Learning from Las Vegas (L’enseignement de Vegas) des architectes Robert Venturi et Denise Scott Brown, en passant par le Delirious New York de Rem Koolhaas -, architecture, films et documents issus de nombreuses collections publiques et privées, qui montrent comment les modèles de foires internationales, d'expositions universelles et de parcs de loisirs ont influencé la conception de la ville et de ses usages. Et propose 16 sections : Fantasmagorie, Le rêve de Venus, Fun Palace, Learning From Las Vegas, Faites vos jeux, Nex York Délire, Le monde à l’heure de sa reproduction, etc.

Renvoyant au parc d’attraction inauguré sur le site de Coney Island, à New York en 1904, Dreamlands promet de nous faire pénétrer dans une life in plastic, pastiche, factice, fascinante !

jeudi 3 juin 2010

United States of Tara : schizosérie !



Ni vraiment acro, ni même totalement geek, il est vrai qu’il m’est arrivé de fondre littéralement pour des séries comme Six Feet Under. Série existentialiste au possible, mais résolument juste et bien écrite, dont j’ai fumé la saison intégrale en moins de deux mois…

Sous peine de devenir complètement addict, écumant les saisons une à une, il est une certaine jouissance à tomber sous l’emprise d’une série.
Bref, une fois ingurgitée, il est tout juste vital de renflouer le stock de dope… Après un bon moment de flottement, j’ai tenté Flash Forward sans conviction au moment des conspirations absurdes sur 2012, ou encore une pâle copie de Friends , la bande de nerds et scientifiques autistes du Big Bang Theory... résultat plutôt mitigé. Pas emballée, vlà que je tombe sur United States of Tara. Bon. On essaie. Un pitch alléchant. Une mère de famille souffrant de troubles de la personnalité, incarnée par Toni Colette, d’une capacité dramaturgique notable et un rien risible, (souvenez-vous de Muriel, ou encore d'About a Boy - certes le film est à chier et à mater un dimanche en chaussettes en panne d’énérgie, mais tout de même niveau pathos, la Colette excelle). Enfin, deux épisodes et me voici embarquée dans un ailleurs schizophrène.

Dans Tara, il y a tare, et c’est peu dire. Dotée de cinq alter egos, cette mère de famille accumule les personnalités multiples comme Carrie Bradshow collectionne les Louboutin. A plus de quarante ans, elle est tantôt T, une ado délurée aux seins et string à l’air, un vétéran vietnamien sanguin et alcoolique, le bien heureux Buck, une desperate housewife rigide (Alice), Shoshana Schoenbaum, une psychologue hippie, et même un animal.

Jusqu’à présent je n’ai pu goûter qu’aux trois premiers personnages en deux épisodes goulument avalés. Encore un poil dubitative quant à la crédibilité de cette pseudo maladie, disons que ces deux premiers épisodes mettent en jambe. On se laisse facilement séduire en attendant la suite. Imaginez un instant… Sous couvert d’une névrose – Tara fondant un câble à chaque coup de pression familial -, on lui pardonne tout. La démence a parfois bon dos. Tellement plus simple de plaider la folie. Vivre dans le complet délire. Vivre cinq vies à la fois. Sans compter son vrai soi. Perturbant tout ça ? On se croirait dans une mauvaise dissertation de philo d’un coup. Toutefois, ça reste audacieux. Niveau casting, on retient John Corbett, le bon vieux bûcheron sexy que l’on retrouve en la personne d’Aiden dans Sex and the City (si si, celui qui risque de piquer SJP à Big dans le grotesque volume 2).

Créée par Diablo Cody (Juno), Tara risque de nous emmener à la découverte des Etats Unis sous acide, pour un voyage initiatique et cynique. On attend la souite !

A mater sur Canal+ en ce moment.