samedi 2 octobre 2010

Syd Matters à l’EMB



Dès l’instant où les cinq musiciens montent sur scène, on y est, au fin fond de l’abysse. Syd Matters nous fait plonger dans son océan symphonique, comme on se laisserait porter par les flots paisibles d’une rivière. De doux arpèges de guitare, quelques notes de flûte traversière, des nappes de clavier, des voix qui s’entremêlent, se font écho et s’embrassent en une élégie, et nous voilà littéralement transportés dans une marée sonore. Quelques ricochets, un rai de lumière... il est tout juste bon de couler dans cet empire des ondes polyphonique.

Faussement calmes, les fonds marins qu’explore Syd Matters recèlent quelques mouvements plus agités, mais toujours aussi envoûtants. Avec ces harmonies de mellottron, ces arrangements électroniques subtils juste là pour planter le décor, ces deux guitares abrasives, ces réverbérations vocales, le public de l’EMB est maintenant emporté par le courant. Et finit par être capturé dans un tourbillon sonique. Syd Matters nous surprend à créer une ambiance sacerdotale – notamment quand il invite sur scène la chorale de Sannois qui parvient à nous faire hisser les poils à tel point qu’on se croirait dans une cathédrale - et complètement dantesque, avec des parties instrumentales virevoltantes. On vogue du folk au rock irradiés par des harmonisations mélodieuses, et parfois on est submergé par une petite vague post-punk où la voix de Jonathan Morali, frontman du groupe, devient froide et le climat martial. On a des frissons, comme lorsque l’on pénètre progressivement dans l’eau, puis on finit par baigner avec langueur dans ce Brotherocean. Si bien qu’on a plus envie d’en sortir.


























Concert du 1er octobre à l'EMB Sannois
Photos: (c)ES

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire