jeudi 11 novembre 2010

L'invasion Warpaint à la Cigale

Bon on rattrape le temps perdu, et on continue dans la foulée des festivités...



Samedi 6 novembre, jour 3 du festival Les Inrocks Blacks XS, Warpaint a su s’imposer sur les planches de la Cigale face à un line-up de taille, avec entre autres The Coral et Local Natives.


Il y a dans la musique des Californiennes une signature particulière : une sorte de pop transcendantale enivrante. Les quatre guerrières néo-gothiques se plaisent à invoquer des harmonies célestes et dansantes à la fois, faisant passer les festivaliers d’un état à un autre. Dans la fosse, certains sont émus et d’autres remués. Sur scène les voix planantes s’emparent de l’espace avec grâce et volupté, les riffs de guitares lancinants résonnent avec la même limpidité qu’un carillon, tandis que des roulements de batterie indiquent la marche à suivre.

Le concert a commencé, il est près de 20h et le quatuor féminin n’a pas l’attention de nous bercer à coup de Billie Holiday. Au contraire, il compte bien nous montrer de quel bois il se chauffe à grand renfort de sonorités martiales et sombres. La musique inclassable de Warpaint, entre folk shoegaze et hymne psychédélique, est toute-puissante sans jamais être agressive. Le groupe opte pour un set cohérent où les lumières tantôt sanguines tantôt froides des projecteurs annoncent la couleur du show. A la fois intimiste et chaud comme en témoigne ce duo vocal fiévreux et cette ligne de basse sensuelle, et fantomatique avec réverbérations glaciales.


Les Amazones sont de fines mélodistes qui ont su se façonner un univers bien à elles. On aperçoit Emily Kokal bidouillant les boutons des amplis pour créer cette ambiance expérimentale, puis lâcher sa guitare pour ne s’emparer que du micro, et finalement danser avec frivolité. Complices, les deux guitaristes se font face, sautillent au rythme des frappes de batterie et chantent en cœur leurs incantations mystiques. Malgré l’ampleur et l’exigence voire la rigueur du son, on se retrouve bel et bien devant quatre jeunes filles qui savent aussi faire preuve de légèreté. Less is more : elles ont misé sur la sobriété vestimentaire au profit d’un son magistral. Envolés sonores fulgurantes boostées par une Stella Mozgawa (batterie), possédée.

Les Peintures de guerre ont interprété la majorité des nouveaux titres issus de leur premier album The Fool. On retiendra Burgundy et Undertow : instants épiques. Sans oublier Elephants, que l’on pouvait entendre sur leur EP (Exquisite Corpse), redynamisé sur scène. En moins d’une heure - la prestation aurait mérité d’être plus longue avec notamment un rappel -, Warpaint a su investir l’espace et impulser leur son spécifique : onirique et triomphal à la fois !

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